Portrait du mois #septembre : Jacques Danger, Co-fondateur GL Events

28 septembre 2020

Jacques Danger

Depuis la création de GL EVENTS, quelles ont été les évolutions majeures que tu aies connues dans notre monde de l’évènementiel ? 

Je crois que nous avons assisté à une vraie révolution : celle de l’informatique !
Quand on a démarré dans les années 80, internet n'existait pas ! Nous avions l’annuaire, les pages jaunes...
La révolution informatique a été extrêmement importante parce qu’elle s’est manifestée à tous les niveaux et dans nos métiers !
On a assisté a une croissance exponentielle de la communication.
Dans les années 90, c’est l’arrivée du téléphone portable, puis d’internet qui a totalement transformé notre manière de travailler.
Aujourd’hui, on écrit moins, la communication est devenue quasi instantanée, ce qui n’était pas le cas avant, donc tout va très vite.

Chez GL Events, nous avons peut-être été précurseurs quand, dans les années 80, on a commencé à faire de la CAO (Conception Assistée par Ordinateur) pour réaliser des plans de foires et salons.
Si on prend l’exemple de la signalétique à cette époque, nous faisions appel à des peintres en lettres ! Les enseignes étaient peintes à la main par des professionnels ! C’est un métier qui a totalement disparu et qui s’est totalement transformé. Aujourd’hui, tout est traité de manière numérique.

De nos jours, si nous regardons la communication sur les salons, les affiches 4x3m ont beaucoup moins d’importance.
La communication d’aujourd’hui se fait sur les réseaux sociaux et permet d’être beaucoup plus ciblée. 

Autre sujet : la sécurité ! Cette notion a énormément évolué ces dernières années suite aux attentats. La sécurité des personnes joue un rôle majeur dans les événements et les sociétés de gardiennage ont explosées.

On a donc assisté à une vraie révolution en l’espace de 40 ans. 

Et alors, c'était mieux avant ou maintenant ?

Entre avant et maintenant ? Ce n’est pas comparable ! À l’époque, nous n’aurions jamais pu traiter le volume d’affaires actuel.
On a vécu cette mondialisation à tous les niveaux, facilitée par cette communication.

 

Quel est le plus gros imprévu que tu aies eu à gérer sur un événement ?

Nous concevions le stand d’un client sur le salon SISEL Vert qui regroupait les tendances (collection Printemps / Été pour être précis) de la mode dans le sport. L’exposant souhaitait une ambiance très méditerranéenne sur son stand et nous avions imaginé un univers « paillote » complètement fermé par des canisses, et recouvert de sable : on se serait crus sur la plage. C’était un stand en ilot avec une seule entrée.
La commission de sécurité passe tard le soir. Et tout à coup, on s’aperçoit que nous n’avons plus d’électricité sur le stand. On s’inquiète, on se questionne, puis on décide d’aller voir la commission de sécurité qui nous informe ne pas admettre la manière dont nous avons conçu le stand (une centaine de mètres carrés en ilot) et que nous n’aurons pas de courant tant que nous n’aurons pas démonté les cloisons en canisse… Le client n’était évidemment plus là et il fallait être agile ! On est donc allé chercher des cloisons bois que nous avons habillées de coton gratté. On a ensuite découpé des sortes de palmiers à la scie sauteuse qu’on a peint en vert afin de les installer en périphérie du stand. Le lendemain, le client arrive quelque peu surpris d’avoir vu son stand transformé en une nuit mais on lui a expliqué les raisons et il nous a remercié de notre réactivité. 

Voilà donc un exemple de moment compliqué mais je pourrais en raconter des tonnes…

 

Quelle est la clé d'un événement réussi ?

Tout dépend de la manifestation.

Une foire réussie c’est quand tous les exposants ont rempli leur carnet de commandes et se précipitent à la fin de l'événement pour réserver leur espace l’année suivante.
Si l'on parle d’une inauguration, d’un anniversaire entreprise, l’indicateur sera la réaction des invités : l’applaudimètre.
Sur d’autres événements, il faudra se baser sur les retombées presse. 

En résumé, il y a des codes dans chaque événement et la réussite dépendra du style et des objectifs de la manifestation. 

Par exemple, la réussite d’un congrès médical sera grâce à la qualité des échanges.
Pour un congrès des notaires, si les commissions et les séances de travail donnent lieu à des propositions de loi ou permettent d’évoluer dans la réflexion et la création de projets de loi, c’est un événement réussi ! 

 

Selon toi, quelles sont les principales qualités à avoir pour travailler dans le secteur de l’événementiel ?

  • Savoir gérer son stress 
  • Savoir être créatif
  • Savoir être à l’écoute

On doit être bien dans sa peau pour faire ce métier !

Mais également, il faut savoir compter ! Il faut valoriser les prestations à leur juste niveau et s’assurer de la rentabilité de l’événement sans vouloir prendre le marché coûte que coûte.

 

Que penses-tu de l’évènementiel d'aujourd’hui et comment vois-tu l’évènementiel de demain ?

La période qu’on traverse amène une profonde remise en cause des formats et du contenu des manifestations. 

Je pense que même si la profession est très touchée, très pénalisée, on doit inventer de nouveaux modèles ! On aura toujours besoin de la rencontre mais elle va se faire différemment. Elle sera peut-être réduite dans le temps, elle sera préparée, et tout ne se passera plus totalement en présentiel. 

Nous avons été un peu « vaccinés » ces derniers temps par les visioconférences.
On va peut-être assister à la réapparition du virtuel mais aujourd’hui on ne pourra pas indéfiniment reporter des événements. Donc les événements auront peut-être lieu en partie en visioconférence et seront peut-être étalés dans le temps. 

La difficulté au niveau des salons, c’est l’attente entre deux éditions. Je crois qu’il faut exploiter aujourd’hui l’inter-salon, l’inter-événement. Que va-t-on faire entre 2 salons, 2 événements ?  Il faut se réinventer : animer la communication et la vie de l’événement avec par exemple des mini rencontres virtuelles.

Le visiteur, le congressiste est devenu plus exigeant aujourd’hui ! Il veut son ROI rapidement, il ne veut plus et ne peut plus perdre son temps : il veut aller à l’essentiel.
Les organisateurs d’événements doivent donc répondre à ces attentes : qu’est-ce qu’on apporte de plus au client et pourquoi ce média est mieux qu’un autre ? Le client a besoin de réponses directes en temps réel.

Je pense que c’est probablement la fin de la gratuité sur les réseaux sociaux.
Les conférences des congrès qui se dérouleront en présentiel vont certainement se vendre également en ligne. 

Le mot de la fin ? 

Avant, on travaillait à long terme. Aujourd’hui, c’est du DAY to DAY : savoir s’adapter en permanence !

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